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Cédric Villani réconcilie les lycéens avec les mathématiques


Qui a peur des mathématiques ? Sûrement pas les 600 lycéens qui assistaient, le 6 novembre dernier, à la conférence de Cédric Villani à l’Université de Strasbourg.

Le très médiatique médaillé Fields 2010, qui avait choisi un énoncé volontairement énigmatique (Les mathématiques de l’araignée et de la chauve-souris) a rempli deux amphithéâtres et une salle de l’UFR de math-info de lycéens (accompagnés de quelques professeurs) en plein milieu des vacances scolaires. Et dire qu’il paraît que les sciences en général, et les maths en particulier, n’intéressent plus les jeunes !
Ceux-là écoutaient pourtant, bouche-bée, Cédric Villani leur parler de sa passion amoureuse pour la géométrie du triangle, de la popularité du théorème de Pythagore, et leur expliquer que nous faisons tous des maths tous les jours, sans le savoir. Ça, c’est le talent !

C.L.

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Assises territoriales de l'enseignement supérieur et de la recherche : « Recréons du lien »

Les Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), prélude à une nouvelle loi annoncée pour début 2013, se dérouleront les 26 et 27 novembre. Michel Granet, rapporteur régional des Assises territoriales, a rendu son rapport au comité de pilotage national début novembre. Il nous donne un aperçu des préoccupations de la communauté universitaire alsacienne.

Où en êtes-vous dans votre mission ?
Le rapport a été transmis au comité de pilotage national début novembre. Ce rapport est une retranscription la plus sincère et la plus objective possible des débats qui ont eu lieu lors des Assises territoriales les 15 et 16 octobre. Il comporte en annexe une synthèse de l’ensemble des contributions individuelles issues de l’Alsace et un résumé des travaux des ateliers préparatoires. Une conclusion reprend les points majeurs et liste des orientations, propositions et recommandations. Il reviendra à la présidente du comité de pilotage et au rapporteur général d’intégrer l’ensemble des avis et contributions issus du processus dans un rapport final qui sera remis à la ministre. Ce rapport constituera la base d’un projet de loi pour l’ESR, lequel a été très sérieusement transformé au cours des dix dernières années.

Quelles sont les idées fortes de ces Assises territoriales ?
Deux axes principaux. D’une part, sur l’ensemble des propositions recueillies, il n’y a pas eu l’expression unanime et forte d’une volonté de rupture, sauf de la part d’organisations syndicales ; nous sommes plutôt dans un désir d’évolution, même significatif. D’autre part, la notion de liens à créer ou à recréer au sein du système de l’ESR mais aussi entre l’ESR, ses partenaires et bénéficiaires a été très prégnante. Besoin de lien social d’abord pour remettre l’humain au centre du dispositif mais aussi besoin des liens entre les établissements et les collectivités territoriales, entre la formation et la recherche, entre l’université et son territoire, entre les disciplines, et enfin, entre l’État et des établissements autonomes.

Concernant les trois thèmes nationaux1, quelles préoccupations sont ressorties ?
À propos du paysage de l’ESR, le constat est simple : il faut simplifier tant l’organisation que la gestion administrative et financière ! Nous avons toujours entendu dire que le paysage de l’ESR était un « mille-feuille ». Pour les Alsaciens, c’est un mikado où tout est enchevêtré ! Ce ne sera pas facile de simplifier car il faut une volonté politique de tous les décideurs. Cependant, avec la notion de territoire et de « contrat de site », cela pourrait être possible. Le rattachement de l’Université de Haute-Alsace à l’Université de Strasbourg a aussi soulevé des questions. Si le concept est validé, les visions diffèrent. La loi à venir, sur les rapprochements, devrait permettre de considérer les différentes sensibilités des territoires.
Pour la réussite des étudiants, c’est l’affaire de tous. Nous devons travailler à la réussite, et cela passe par l’accompagnement, la pédagogie adaptée, le projet personnel des étudiants, etc. Mais nous luttons aussi contre les causes de l’échec, notamment la précarité.
Concernant la recherche, le rééquilibrage entre les différents modes de financement est plébiscité. Les jeunes chercheurs nous ont adressé un message de désespérance sur leur devenir. Ils demandent notamment que leur expérience soit reconnue et que le titre de docteur soit inscrit dans les conventions collectives des branches professionnelles.

Et au plan territorial2 ?
L’université doit être l’acteur central de l’ESR sur son territoire. Cela ne veut pas dire qu’il faut supprimer les organismes de recherche dont la vision nationale est essentielle. C’est l’intrication entre université et organismes qui permet à la France d’avoir une place reconnue au niveau mondial.
L’Alsace est un territoire transfrontalier. Eucor3 compte de belles réussites, mais ça « ronronne » un peu. Outre développer des projets communs, aller plus loin impose de construire les outils administratifs simples pour mettre en œuvre facilement cette coopération. Une fois cela réalisé, on pourra réfléchir à une université du Rhin supérieur.

Que retenez-vous de ces Assises ?
Les Assises en Alsace ont été riches et réussies parce que personne n’a été oublié, toutes et tous ont pu contribuer. C'est un succès collectif. Je regrette seulement que certaines choses n’aient pas été discutées suffisamment, par exemple la place de l’homme dans l’organisation. La mise en œuvre d’une véritable gestion de la ressource humaine est pourtant, selon moi, un enjeu majeur.

Propos recueillis par Floriane Andrey

1Les trois thèmes nationaux étaient : agir pour la réussite des étudiants, donner une nouvelle ambition pour la recherche et contribuer à la définition du nouveau paysage de l’ESR.
2Les thèmes définis au plan territorial étaient : mixité des universités et des organismes de recherche et dimension européenne et transfrontalière de l’ESR.
3Fédération des universités du Rhin supérieur

  • Voir la vidéo des Assises territoriales de l'enseignement supérieur et de la recherche sur CanalC2.

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Itinéraire d’un alumni : Vincent Maurer, des géosciences à la géothermie

Vincent Maurer est ingénieur géophysicien chez ÉS-Géothermie. Un métier auquel il estime avoir été bien préparé par son parcours de formation « 100% » Université de Strasbourg.

Depuis 2010, Vincent Maurer est ingénieur chez ÉS-Géothermie, une filiale du groupe Électricité de Strasbourg, créée en 2008 pour travailler sur le nouveau site géothermique de Rittershoffen. C’est une start-up de dix personnes (dont six ingénieurs) qui s’appuie sur le savoir-faire, l’expérience et les infrastructures du pilote scientifique du projet de géothermie de Soultz-sous-Forêts et développe une filière en géothermie. Elle réalise, entre autre, des études de faisabilité pour des entreprises de la région qui souhaitent utiliser cette énergie et travaille à l’exploration de nouveaux sites dans le nord de l’Alsace.

Travailler avec l’EOST : un retour aux sources

Dans ce cadre, Vincent Maurer a installé des stations sismologiques en collaboration avec l’École et observatoire des sciences de la Terre (EOST), école d’ingénieur dont il est issu. Leur objectif est de mettre en place un système d’alerte pour enregistrer toute émergence d’une microsismicité qui pourrait être induite par l’exploitation de la ressource géothermale à Rittershoffen. La collaboration entre l’EOST et le groupe ÉS s’est matérialisée très concrètement dans le cadre du Labex (laboratoire d’excellence) G-Eau-Thermie. « Les industriels sont en demande, ils savent qu’en matière de géothermie, il y a encore beaucoup de recherche fondamentale à faire. Ils sont prêts à y participer financièrement. »

Les géosciences font la synthèse entre labo et terrain


Vincent Maurer est entré à l’Université Louis Pasteur en 1998, en Deug de géosciences, après une année de prépa au lycée Kléber. Il a choisi les géosciences parce qu’il aimait cette rencontre entre le travail de terrain, et le travail en laboratoire. En 2000, titulaire du Deug, il est entré à l’EOST et a suivi en parallèle des études d’ingénieur et un cursus universitaire classique en géophysique (jusqu’au DEA).
En 2003, il fait un stage de six mois dans le laboratoire de géophysique (LDG) au Commissariat à l’énergie atomique en région parisienne. En janvier 2004, il est officiellement ingénieur, et rempile pour six mois au LDG. Puis, rentré en Alsace, il consacre quatre ans et demi à une thèse en sismologie à l’ETH de Zürich, avant d’entrer chez ÉS-Géothermie.

Une bonne ambiance et un réseau sur lequel compter

Vincent a de bons souvenirs de ces années à l’université. En Deug de géoscience, comme à l’EOST, il a toujours été dans des petites promotions, ce qui facilite l’intégration, le sentiment d’appartenance. Il s’est senti bien préparé à la vie professionnelle, même s’il a dû apprendre encore beaucoup de choses dans le monde du travail, ce qui ne lui paraît pas anormal. Il garde le contact avec ses camarades de promo. Il sait qu’il pourra compter sur eux s’il veut un jour changer de poste : « La géothermie, c’est un petit monde et aussi un secteur d’avenir car tout est encore à faire. Il y aura beaucoup d’investissements dans les prochaines années ».

Caroline Laplane

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Redémarrage rapide pour l’Opération campus

Libérée de l’obligation de recourir aux partenariats publics privés pour le financement de ses projets, l’Opération campus de Strasbourg va prendre un nouveau départ.

Le 29 octobre dernier, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a annoncé la fin du partenariat public privé obligatoire (PPP) pour financer les différents projets des opérations campus. Le montage de ce « PPP » avait été posé par le précédent gouvernement comme une condition sine qua non imposée aux universités pour bénéficier des financements du plan campus. À Strasbourg, comme dans beaucoup d’universités françaises, cette contrainte s’est révélé un frein puissant à la mise en œuvre des projets. Alors même que le site universitaire a été l’un des tous premiers lauréats de cette opération, cinq ans plus tard, seule une partie du parc urbain sur le campus de l’Esplanade est achevé. La seconde tranche devant débuter en 2013.

Plus adapté à la LGV qu’à un labo universitaire

Bien adapté au financement d’une ligne à grande vitesse (LGV) ou d’une autoroute, le PPP s’avère peu approprié aux projets universitaires, par définition difficiles à projeter sur les 25 ou 30 ans qui correspondent à la durée de validité du partenariat. Aujourd’hui, l’Université de Strasbourg va construire un insectarium pour soutenir les travaux de recherche du laboratoire de Jules Hoffmann. Mais qui peut dire qu’on travaillera encore avec des insectes dans 15 ou 20 ans ? Par contre, le PPP peut être un outil intéressant pour la transformation de la tour de chimie en logements ou la construction de l’hôtel des chercheurs. La démarche est en cours pour en mesurer la pertinence comme l’indique la législation.

Des projets « prêts à construire »

Inversement, plusieurs projets sont mûrs depuis longtemps et attendaient un financement pour sortir de terre. La fin de « l’obligation de PPP » devrait permettre leur démarrage rapide : l’insectarium de l’IBMC1, l’extension d’Isis2, celle du PEGE3, et de l’EM, la Maison universitaire internationale dans la tour Seegmuller (pour l’accueil en court séjour des étudiants). La dotation en capital accordée à l’université (capital auquel elle ne peut toucher) lui permettra d’utiliser souplement et rapidement les 15 millions d’euros annuels d’intérêts pour financer ces projets.
Parallèlement, les intérêts accumulés en 2010 et 2011 ont permis de lancer d’autres chantiers : fin de la rénovation des laboratoires de chimie à l’Institut Le Bel, achèvement du CRBS4, rénovation d’un amphi au Patio, mise en sécurité en zoologie, amélioration des conditions de travail des informaticiens au Portique, restaurant de la cité Paul-Appell (les fouilles préliminaires vont bientôt démarrer), et le campus de l’Esplanade tranche 2… Des chantiers à suivre en 2013 !

Caroline Laplane

1 Institut de biologie moléculaire et cellulaire
2 Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires
3 Pôle européen d'économie et de gestion
4 Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg

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La médaille Eucor 2012 distingue Hubert Burda

La médaille Eucor est décernée depuis 2011 à une personnalité qui s'est distinguée par la dimension européenne et transfrontalière de son action. Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg et d'Eucor remettra la décoration de cette année, ce 26 novembre, au professeur Hubert Burda, PDG de Hubert Burda Media.

Remise en 2011 à Tomi Ungerer, la médaille Eucor est attribuée cette année à Hubert Burda, dont la société Hubert Burda Media est l’une des plus grandes maisons d’édition et de groupes de médias en Allemagne.
Né en 1940, il a étudié l’histoire de l’art, l’archéologie et la sociologie à Munich, Rome, Londres et Paris. Son diplôme de doctorat achevé, il travaille pour le Time Magazine puis pour l’agence de publicité Young & Rubicam à New York. En 1986, il reprend l’entreprise familiale située à Offenburg pour la propulser au rang de groupe mondial, en lançant de nouveaux produits (le magazine d’information Focus notamment) et en acquérant des parts de marché dans de grands journaux, magazines, chaînes de télévision et supports online internationaux. À ce jour, il détient avec ses partenaires 311 magazines, dont 229 paraissent dans plus de 13 pays hors Allemagne. Les 82 revues allemandes touchent 80 % de la population d'outre Rhin.
Symbole de l’esprit européen, du multiculturalisme et de la citoyenneté universelle, Hubert Burda s’est vu remettre un grand nombre de distinctions, dont l’ordre du mérite de la République allemande. Sa fondation, Hubert Media Stiftung, s’attache depuis 1999 à promouvoir et médiatiser des projets d’excellence dans les domaines des sciences, de la culture, des arts, des médias, de la santé et du dialogue entre les peuples.

La médaille Eucor

La médaille Eucor a été créée en 2011 par les présidents et recteurs d’Eucor, l’Université du Rhin supérieur, pour rendre hommage à l’action individuelle de personnes qui se distinguent par la qualité de leur engagement, de leur action en faveur de la coopération transfrontalière dans l’espace trinational du Rhin supérieur et de son rayonnement international.

www.eucor-uni.org

La remise de médaille sera suivie d'une conférence de la présidente d’ARTE, Véronique Cayla, « ARTE, un tandem franco-allemand : de la construction d’une mémoire commune à celle d’un imaginaire européen commun », diffusée en direct sur Canalc2.

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Un double événement pour commémorer les rafles de 1943

Le 25 novembre sera l'occasion pour la communauté universitaire de commémorer les rafles de 1943 survenues à l'Université de Strasbourg alors repliée à Clermont-Ferrand. Cette cérémonie coïncidera avec l'inauguration de l'aula du Palais universitaire qui sera renommée « Aula Marc-Bloch ».

« Cette année, le 25 novembre marquera un double événement », confie Jérôme Castle, chargé du volet communication de l'événement. Dès 11 h, la cérémonie débutera avec l'inauguration de l'aula Marc-Bloch. L'Université de Strasbourg souhaitait depuis longtemps s'associer à cet universitaire, historien, cofondateur des Annales d’histoire économique et sociale, qui fut professeur à l’Université de Strasbourg à partir de 1919. L’Université des sciences humaines a porté son nom jusqu’à la refondation de l’Université de Strasbourg en 2009. À cette occasion, une inscription sera dévoilée dans l'aula du Palais universitaire, en présence du fils de Marc Bloch. Des ouvrages originaux de l'historien seront également entreposés dans une vitrine près de la zone de discours.
La cérémonie d'hommage à la mémoire des universitaires et des étudiants victimes des rafles de 1943 débutera ensuite, dès 11h30. Cette année, la Faculté de chimie s'associe à l'événement. Ses étudiants liront un texte en hommage à Mathilde Brini, ancienne professeur de chimie à Strasbourg et chef de travaux auprès du professeur Kirrman à Clermont-Ferrand lors de la rafle du 25 novembre 1943.
Enfin, comme l'année dernière, le film L'Université résistante sera projeté en amont de la commémoration. Quatre projections sont prévues : deux le mardi 20 novembre, à 12 h et 13 h à l'IUT Robert-Schuman à Illkirch et deux le jeudi 22 novembre, à 12 h 30 et 18 h à l'amphithéâtre Fischer de la Faculté de chimie sur le campus Esplanade.

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Troisième numéro d'ActUtv

Utv, la web télévision des campus de l'université, propose une nouvelle émission mensuelle intitulée actUtv. Elle fait le point une fois par mois sur l'actualité culturelle, évènementielle et institutionnelle de l'université, destinée à la communauté universitaire. Au programme de ce troisième numéro : les élections étudiantes à l'université, l'amicale Treffpunkt, une interview de Cédric Villani, les ateliers culturels Paroles de corps, le Banquet européen des traditions estudiantines, la chronique de Paule et l'agenda.

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